CHANTIER VERS UNE NOUVELLE SOCIAL-DÉMOCRATIE

par Benoît Lévesque
4 juin 2009 Article publié dans: | Délibération publique

Lors de la chute du mur de Berlin, en 1989, plusieurs ont célébré l’entrée du capitalisme dans une période d’âge d’or. À l’automne 2008, l’éclatement d’une crise financière de très grande ampleur indique clairement la fin de cette période qualifiée de néolibérale. Cette crise, qui touche d’abord les États-Unis, ne tarde pas à sévir brutalement dans toutes les régions du monde et à toucher la plupart des champs d’activité. Certes, elle ne signifie pas la fin du capitalisme. Cependant elle met en évidence les limites d’une régulation exclusivement marchande et la nécessité d’innover pour non seulement répondre aux urgences mais pour penser une sortie de crise qui ouvre sur le développement durable. Aujourd’hui, beaucoup n’hésitent pas à parler de la nécessité d’une refondation du capitalisme voire même à exiger son dépassement.

Lors de la chute du mur de Berlin, en 1989, plusieurs ont célébré l’entrée du capitalisme dans une période d’âge d’or. À l’automne 2008, l’éclatement d’une crise financière de très grande ampleur indique clairement la fin de cette période qualifiée de néolibérale. Cette crise, qui touche d’abord les États-Unis, ne tarde pas à sévir brutalement dans toutes les régions du monde et à toucher la plupart des champs d’activité. Certes, elle ne signifie pas la fin du capitalisme. Cependant elle met en évidence les limites d’une régulation exclusivement marchande et la nécessité d’innover pour non seulement répondre aux urgences mais pour penser une sortie de crise qui ouvre sur le développement durable. Aujourd’hui, beaucoup n’hésitent pas à parler de la nécessité d’une refondation du capitalisme voire même à exiger son dépassement.

En l’espace de moins de vingt ans, nous nous retrouvons en présence d’un double échec historique qui discrédite d’un coup l’attraction du socialisme réel (le communisme) et celle de l’ultralibéralisme. Ce nouveau contexte mondial, paradoxalement, rend possible et souhaitable un retour à la social-démocratie, la seule voie politique de gauche capable de s’imposer actuellement sur la scène électorale, la seule force politique dont la trajectoire historique est marquée par un engagement sans réserve en faveur d’une démocratie représentative ouverte à une participation citoyenne active. Ce retour à la social-démocratie et le renforcement de la démocratie sont prometteurs à la condition que nous acceptions de travailler à leur renouvellement en profondeur, notamment sur le plan des pratiques et d’une programmatique adaptée à notre temps. Si cette tâche nous apparaît nécessaire et ambitieuse, elle ne peut être menée à terme sans l’ouverture d’un chantier faisant appel à toutes les personnes désireuses d’y contribuer. Ce renouvellement exige le dépassement de certaines ambiguïtés et le contournement de certains écueils propres à la social-démocratie contemporaine, d’où l’importance de bien mettre en lumière aussi bien les limites que les réussites des expériences canadienne, québécoise et européenne.

C’est dans cette perspective qu’un groupe de chercheurs (Michel Doré, Marylise Lapierre, Yves Vaillancourt et moi-même), appuyé par un consortium composé de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC), du Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CERIUM), de la Chaire du Canada sur la Mondialisation, la citoyenneté et la démocratie, et de l’Observatoire de l’administration publique, soumet à la délibération un texte de réflexion sur le nécessaire renouvellement de la social-démocratie. Ce texte n’est pas un manifeste, ni une plateforme politique, mais un document de travail. Il vise à lancer un vaste chantier pour un renouvellement de la social-démocratie. Pour structurer notre propos, nous commençons, dans une première partie, par caractériser dans ses grands traits la social-démocratie. Puis, dans une deuxième partie, nous examinons l’expérience contemporaine de la social-démocratie en Europe, puis au Canada et au Québec, pour en dégager à la fois les acquis et les limites. Enfin, dans une troisième partie, nous tentons d’identifier non seulement quelques pistes théoriques et concrètes susceptibles de permettre un tel renouvellement mais surtout une façon d’organiser le travail dans le cadre d’un chantier d’envergure devant conduire à l’automne 2010 à un colloque ou à un forum national.

À partir du mois d’août, nous mettrons en place des outils de communication visant à favoriser les échanges d’opinion et nous annoncerons la programmation d’une série d’événements. Les Éditions Vie Économique étant un partenaire de la démarche, on pourra trouver sur le blogue Oïkos toute l’information pertinente sur les façons de participer à ce chantier stratégique pour l’avenir du Québec.




Présentation de la coalition

NOUVEAU : Pour vous inscrire et recevoir tous les nouveaux numéros de la veille sur la social-démocratie dès sa sortie, merci d’écrire à l’adresse suivante  :

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La réflexion sur le renouvellement de la social-démocratie sera portée dans le cadre d’une aventure intellectuelle originale. Un consortium de recherche va se concerter pour conduire durant toute l’année des travaux qui prendront en charge l’un ou l’autre des grands questionnement soulevés par le texte de référence lancé par Benoît Lévesque, Michel Doré, Marilyse Lapierre et Yves Vaillancourt. Co-responsables, sous la coordination de l’Institut de recherche en économie contemporaine (Robert Laplante), de la mise en œuvre d’une programmation de travail qui fera une large place aux échanges et aux débats entre chercheurs et acteurs de la société civile, les membres et participants de ce consortium de recherche seront appelés à faire paraître sur le site Internet des textes faisant état de l’avancement de la réflexion. Divers événements vont ponctuer le parcours qui devrait déboucher sur un grand rendez-vous public à l’automne 2010. Le consortium est formé des membres suivants : le CÉRIUM (Pascale Dufour), la Chaire du Canada Mondialisation, citoyenneté et démocratie (Joseph-Yvon Thériault, titulaire), l’Observatoire de l’Administration publique ( Louis Côté, directeur), les Éditions Vie Économique (Gilles Bourque, coordonnateur) et de deux équipes de partenaires, dont l’une réunie autour de Denise Proulx, de GaïaPresse, et Lucie Sauvé, de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative en environnement, et l’autre rassemblée autour de Christian Jetté de l’Université de Montréal et Lucie Dumais de l’UQAM.

 


Agenda

 

Editorial

L’importance, pour ne pas dire l’urgence d’organiser la réflexion collective sur l’état de notre démocratie et l’avenir de notre société devrait nous interpeller puissamment. Il se présente en effet des moments qu’il faut saisir dans l’histoire des peuples quand les vieux modèles, épuisés, atteignent leurs limites et conduisent à de nouvelles impasses. Le Québec est rendu à l’un de ses moments.



 



 

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